Dimensions : H. 32,5 x L. 41 cm (avec cadre : H. 50,5 x L. 59 cm)
Jean Baptiste Olive est né à Marseille en 1848. Il débute son apprentissage classique dans l’atelier d’Antoine Vollon où il apprend à rendre le réalisme de la nature morte. Il se rend à Paris où il réalise des décors pour le cirque d'hiver et le Sacré-Cœur de Montmartre. Remarqué, il expose dès l’âge de 23 ans, ses premiers paysages au Salon des Artistes Français de Paris. Le peintre vit alors entre la capitale et Marseille où il conserve un atelier sur la Canebière. Au Salon de 1886, Jean Baptiste Olive obtient une médaille pour un paysage de Marseille. Commence alors une grande reconnaissance de sa peinture marquée par la lumière éclatante du soleil. En 1889, il exécute des décorations pour des pavillons de l'Exposition Universelle.
Jean Baptiste Olive fait incontestablement partie des plus grands maîtres de l’école de Marseille à la fin du 19ème siècle, avec Paul Guigou et Adolphe Monticelli. Les paysages de la Provence lui fournissent la plupart de ses sujets de marines et de vues de port, mais Olive nous laisse également quelques belles natures mortes. Une matière épaisse, des effets de lumière impressionnistes et des mises en scènes habiles caractérisent l’art de ce peintre lumineux, dont de nombreuses œuvres sont conservées dans les grands musées
Notre tableau est d’une puissance exceptionnelle. Dans cette œuvre moderniste, Jean Baptiste Olive a utilisé un panneau de bois pour déposer la matière picturale directement sortie du tube. Il a visiblement utilisé à la fois une brosse et un couteau. Comme sur une palette de peinture, le peintre a mélangé ses couleurs directement sur le panneau, laissant également des parties en pleine pate de couleur pure. Le geste est fougueux et assuré : Jean Baptiste Olive est en pleine possession de son art quand il réalise ce petit bijou. Contrairement à son habitude, Olive n’a pas réalisé de préparation sur le panneau ; il a peint cette marine « en réserve », laissant apparaitre le support en de multiples endroits, jouant avec la couleur du bois. Il faut réaliser ce que cette technique, qui sera largement reprise par les postimpressionnistes, signifie : le peintre pose ses couleurs quasiment sans dessin préparatoire ou seulement après une esquisse rapidement croquée sur le bois. Le sujet est celui qui me touche le plus chez Olive : Ce peintre marseillais adore la mer, il l’a observée toute sa vie ; il peint comme personne ces vaguelettes formées par le Mistral, et qui moussent à leurs crêtes avant de se briser sur les rochers. Dans cette composition intelligente, Olive montre son talent et sa connaissance de la mer Méditerranée dont les couleurs varient en fonction des fonds marins, du ciel et du vent. La mer passe devant et derrière les rochers, la côte découpée provoque cette écume blanche qui illumine le tableau. Du bleu au violet, du blanc pur au vert, les eaux sont mouvantes. Enfin, la côte et les rochers sont peints avec cette même liberté où le traitement impressionniste s’appuie sur une qualité de dessin indéniable. Ce tableau est dans un état absolument parfait, aucun accident ni repeint n’est à signaler. Le très beau cadre en bois et stuc doré est d’origine, il a été parfaitement restauré.
Musées :
Paris Musée d’Orsay, Aix en Provence, Béziers , Nîmes, etc.
Bibliographie :
E. Bénézit, édition Gründ, Tome 10, page 357.
Jean-Claude et Gérard Gamet : Jean-Baptiste Olive : sa vie, son œuvre,
édition Frébert, Marseille, 1977.