X
Partager le tableau
X
FR EN
Accueil > Mobilier et objets d'art > Mobilier > Importante console desserte en acajou d’époque Louis XVI
Retour
Partage
Zoom

Importante console desserte en acajou d’époque Louis XVI

Desserte décrite et reproduite dans « L’Art et la Manière des Maitres Ebénistes Français au XVIIIème siècle » par Jean Nicolay, Tome I page 271

Travail de Nicolas Lannuier, Maître ébéniste en 1783

Dimensions : L. 122 x P. 45 x H. 94.5 cm

Exécutée dans les dernières années du règne de Louis XVI, cette desserte est une pièce importante aux caractéristiques sophistiquées.  Certainement réalisée pour un commanditaire important, cette desserte est une œuvre de Nicolas Lannuier, maitre ébéniste spécialisé dans « les pièces de luxe » au  18ème siècle dont des meubles en acajou d’une grande sobriété. De 1786 à 1788, Lannuier livra pour plus de 5000 livres de mobilier au Prince de Condé pour le château de Chantilly. Il fournit également le comte de Provence, futur Louis XVIII, ou encore le duc d’Orléans.

Dans son ouvrage de référence « L’Art et la Manière des Maitres Ebénistes Français au XVIIIème siècle, Tome I, édité en 1976», Jean Nicolay écrit « Nicolas-Louis-Cyrille LANNUYER n’a signé que très peu de meubles, tous extrêmement soignés ». Dans le même ouvrage, il reproduit notre desserte page 271 avec la mention « La console d’acajou (Fig. A) témoigne d’une facture infiniment distinguée et soignée, les bronzes, discrets, se bornent à orner le meuble de leurs lignes étudiées et rares ».

Pour le profane cette console semble classique, alors que l’amateur verra des caractéristiques de grand raffinement : L’acajou de Cuba est de premier choix, légèrement flammé et d’un grain extrêmement fin ; d’un blanc pur, les deux marbres sont enchâssés avec précision dans le plateau et la tablette d’entretoise ; en ceinture, les 7 encadrements de bronzes finement ciselés  sont positionnés sur des réserves en ébène, elles-mêmes cernées par des filets de laiton. Les montants renflés et ornés de cannelures de laiton élancent la ligne, avec une section réduite au niveau de la ceinture et plus puissante en leurs  bases. Ils se terminent par des pieds en toupie qui reprennent le dessin d’Adam Weisweiler, dont une estampille apocryphe a été ajoutée sur ce meuble certainement  au 20ème siècle.

L’étiquette originale que porte cette console nous donne de précieuses informations : L’atelier de Nicolas Lannuier se nommait « A la ville de Lion » et se  trouvait à Paris « rue du petit lion », qui allait de la rue de Condé à la rue de Tournon, et qui se nomme aujourd’hui « rue Saint Sulpice ». Elle nous apprend également que Lannuier avait repris l’atelier et le fonds de commerce de Reizell, artisan privilégié du Roi, et orthographié ici « Rezeil ». Effectivement, le prince de Condé pour qui Lannuier travailla beaucoup,  était auparavant le client de Reizell.