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Importante commode en Arbalette attribuée à François Garnier

Début de l’Epoque Louis XV, circa 1730

Dimensions : H. 90 x L. 150 x P. 66 cm

Cette très belle commode en placage de bois de violette, présente une façade mouvementée dite en « arbalète ». Ce modèle fut produit en quantités infiniment plus restreintes que les commodes « tombeau » apparues sensiblement à la même période. Les commodes Arbalète sont en général plus imposantes avec une largeur de 145 et même de 150 cm au lieu des 130 cm habituels. Plus hautes également, leur ligne est souvent puissante et racée. Le maitre ébéniste  François Garnier fut l’un des premiers à exécuter ce type de  commodes, dont un exemplaire est conservé au musée des arts décoratifs à Paris. Il ne signait pas toujours ses commodes puisque que vers 1730 l’estampille (impôt créé par Louis XV) n’était pas encore obligatoire.

Comme toujours, même sur un modèle rare comme le sont les commodes en  Arbalète, on trouve différents niveaux de qualité. Notre commode est plaquée d’un seul et superbe bois précieux, le bois de violette. La sobriété  apparente de la marqueterie cache un travail de frisage  complexe, aux multiples encadrements exécutés avec une précision qui atteste la fabrication d’un maitre. Le bois de violette a été choisi sans défaut, et sa superbe couleur rouge brun fait ressortir la qualité exceptionnelle de la garniture de bronzes finement ciselés et dorés. Il est à noter que les bronzes ont été simplement nettoyés et qu’une fois n’est pas coutume, leur « Vernis Or » est d’origine.

Cette commode ouvre à cinq tiroirs sur trois rangs, car un petit tiroir est caché entre les deux tiroirs supérieurs. Les montants sont « pincés », affutant la ligne du meuble. Les côtés s’évasent légèrement vers l’extérieur, ce qui en 1730 représentait une grande nouveauté rompant avec les côtés encore droit de la Régence.

Les intérieurs de tiroirs confirment une commande importante : les fines fonçures ont été exécutés dans le plus beau noyer.  Le marbre, à double bec de corbin est d’origine. Veiné de gris et de brun, Ce « Rance de Belgique »  fut importé de Flandres.

Cette commode vient d’être parfaitement restaurée. Son état de conservation est remarquable car la quasi-totalité de son placage est d’origine, ainsi que les bronzes et leur dorure, le châssis, les intérieurs de tiroirs et le marbre.