Dimensions : H. 82 x L. 66 cm (avec cadre : H. 108 x L. 91 cm)
Ferdinand Roybet est l'une des figures centrales du portrait et des scènes d'intérieur, à la fin du XIXe siècle. Il étudie le dessin et la gravure à l'école des Beaux-Arts de la ville de Lyon. Son talent est rapidement remarqué et il part à Paris pour poursuivre sa formation. Alors qu'il n'a que 24 ans, son tableau intitulé "Un fou sous Henri III" est exposé au Salon officiel de Paris : Ce tableau est acquis par la princesse Mathilde qui était la fiancée de l'empereur Napoléon III. La réputation de Roybet est alors établie, et son style de peinture ne changera pas.
En 1871, Roybet découvre les tableaux de Franz Hals et de Rembrandt lors d'un séjour en Hollande. De Franz Hals, Roybet retient la puissance de la forme, et de Rembrandt la ferveur et la quête de l'âme. L'artiste peint d'une touche rapide et précise ces personnages habillés à la mode du XVIIe siècle. Roybet reçoit rapidement de nombreuses médailles aux expositions universelles d'Anvers (1894), de Berlin, de Vienne...
Le succès de Ferdinand Roybet de son vivant va lui donner une aisance financière qui lui permettra de réaliser ses plus belles œuvres sur de grands panneaux en acajou massif, hors de prix à la fin du 19ème siècle. Ces panneaux ont permis à ses grands portraits de nous parvenir dans un état souvent parfait.
En 1927, le musée Roybet Fould a ouvert ses portes à Courbevoie, aux portes de Paris. Créé par Consuelo Fould, peintre et petite-fille du ministre des finances de Napoléon III, ce musée conserve une collection de tableaux de Roybet, légués par le fondateur.
Notre tableau est un magnifique portrait de Roybet. D’une grande dimension, cette œuvre est très aboutie avec un rare soin apporté aux détails. La posture de l’homme est habilement étudiée et nous plonge immédiatement au XVIIème siècle face à un personnage puissant, riche et intelligent. L'homme est fier, la tête légèrement inclinée. Il tient dans sa main gantée un hanap en vermeil, et la richesse de ses habits témoigne du rang du personnage.
Les couleurs de ce tableau suivent un accord subtil : Le fond marron glacé, le chapeau et la chevelure brun foncé, sont de la même tonalité ; Les couleurs beiges des habits reprennent cette même tonalité avec d’infinies dégradés jusqu’au blanc de la dentèle. Le visage lui-même s’inscrit dans cet équilibre chromatique. Seule l’écharpe d’un vert céladon, établie une diagonale sur laquelle la composition repose.
Avec ce portrait, Roybet montre son incroyable talent à croquer les détails avec une touche rapide et enlevée. Sa peinture est comme un trait d’union entre le passé qu’il se plaisait à représenter et la modernité artistique de la fin du 19ème siècle. Ce portrait est peint sur un superbe panneau d’acajou massif biseauté, et son état de conservation est absolument parfait.
Musées :
Avignon, Bordeaux, Musée d'Orsay, Mulhouse, New York, Courbevoie Musée Roybet Fould, etc…