Dimensions : H. 74 cm x L. 54 cm (avec cadre : H. 95 x L. 75 cm)
Delphin Enjolras est né en 1857 en Ardèche. Il manifeste très tôt de grandes aptitudes pour le dessin. En 1882, il poursuit ses études à Puy-en-Velay où il continue à étudier le dessin. Il intègre 3 ans plus tard l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris, où il aura pour maître Gérôme, un des plus grands orientalistes français de la seconde partie du 19ème siècle. Il sera également l’élève de l’aquarelliste Gaston Gérard aux écoles de dessin de la Ville de Paris. Dans les années 1890, il s’installe dans le Midi et va rapidement maitriser la technique du pastel pour réaliser les portraits des dames de l’aristocratie. Cette maitrise du pastel riche en couleurs lui vaudra le surnom de « peintre des reflets » : lumière de lampe, flamme du foyer, éclat des illuminations. Il connaît un succès important en France puis à l’étranger. Enjolras exposa au Salon des Artistes Français dont il était devenu sociétaire en 1901.
Si Delphin Enjolras fut l’auteur de très nombreux pastels, il réalisa de superbes peintures à l’huile, plus rares et dont les prix dépassent largement ceux des pastels. Un journaliste parlant de son œuvre en 1900, disait : « les compositions d’Enjolras, aussi bien par le charme du sujet que par le coloris, dégagent une impression de fraîcheur et de jeunesse qu’il est le seul à produire et qui sont la cause de la faveur dont elles sont accueillies par ceux qui aiment les formes impeccables et le beau. »
Notre tableau, est une huile sur toile d’une belle dimension. Si les représentations féminines sont la marque de cet artiste, les nus sont finalement plutôt rares. Nous datons celui-ci vers 1920, beaucoup plus tôt que les nombreuses « compositions des terrasses » empreints d’une certaine raideur et que l’artiste réalisera jusqu’en 1940.
Comme tous les artistes prolixes, Enjolras a produit de nombreuses œuvres un peu « en série », se basant sur une technique parfaitement maitrisée, mais en traitant les détails trop rapidement. Ici, chaque partie du tableau a été travaillée avec précision et virtuosité : Le visage et la carnation que la lumière de la lampe nuance merveilleusement, le bouquet de fleurs au vase translucide, les produits de beauté et le miroir aux reflets traités en pleine pate, la souplesse sublime du déshabillé, font de ce nu une œuvre exceptionnelle.
Ce tableau est dans un état absolument parfait, sur sa toile d’origine et dans un beau cadre de style régence, en bois doré à la feuille.
Musées :
Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille (MuCem),
Le Puy en Velay
Avignon
Museum of Fine-Arts, San Francisco
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