Dimensions : H. 39 x L. 19 cm (avec cadre : H. 58 x L.40 cm )
Guillaume Dubufe, né en 1853, est un peintre officiel français qui s’inscrit dans la grande tradition académique du 19ème siècle. Remarquable dessinateur, il est issu d’une famille de peintres illustres, son père Edouard Dubufe (1819-1883) et son grand père Claude-Marie Dubufe (1790-1864). D’abord élève de son père, il poursuit sa formation sous la direction des grands maitres officiels du second empire, Alexis-Joseph Mazerolle (1826-1889) et d'Alexandre Cabanel (1823-1889) à l'École des beaux-arts de Paris. C’est en 1885 qu’il obtient sa première commande importante, pour le plafond de la Comédie-Française.
Dubuffe fait de longs séjours dans sa villa de Capri en Italie, où il réalise des tableaux de sa maison, ainsi qu’une série de tableaux sur la Vierge Marie.
En 1891, il décore les plafonds de la galerie Robau à l'Hôtel de Ville de Paris, mais aussi de la salle des fêtes du palais de l'Élysée en 1894 et de la bibliothèque de la Sorbonne en 1896. La même année, il conçoit et dessine la décoration pour le Salon de la Société nationale des beaux-arts à Paris. En 1900, il peint le panneau « Lyon » pour la grande salle du restaurant Le Train bleu situé dans la gare de Lyon à Paris.
Il décède subitement le 25 mai, au large des côtes du Brésil, juste après avoir été nommé commissaire du deuxième Salon des peintres français à Buenos-Aires. Il nous laisse des œuvres en quantité limitée, dont la délicatesse accompagne toujours la précision.
Notre aquarelle est une œuvre préparatoire pour une paire de tableaux intitulés « La Cigale et la Fourmi ». La qualité du nu, le rendu de la carnation et du tissu à l’arrière, sont exceptionnels. Cette aquarelle montre à quel point Guillaume Dubuffe se place en cette fin du 19ème siècle au même niveau d’exigence que Cabanel et Bougereau. Le corps de la jeune femme est traité avec virtuosité, ainsi que l’étoffe à l’arrière-plan dont la souplesse des plis est renforcée par de subtils rehauts de gouache blanche.
Cette aquarelle représente une jeune femme nue tenant dans sa main gauche un violon et dans sa main droite un archer. On notera la grâce de sa posture, la délicatesse de son profil et la beauté de ses formes. L’artiste mobilise dans cette aquarelle une belle palette de blancs et de bruns dorés. Ainsi la couleur rousse de la chevelure renvoie à celle de l’instrument suggérant une relation étroite entre le personnage et son violon. La superbe carnation de la jeune fille se détache sur un fond de drapés blancs savamment rendus. Cette aquarelle, tout en douceur et délicatesse, évoque la joie de ceux qui s’adonnent à la musique, telle la cigale de la fable.